Un Colloque sur le Burn Out
Publié le 03/10/2015
L'association « Stop burn-out » a réussi le tour de force d'organiser un colloque à Saint-Gaudens sur le burn-out, en présence de nombreux spécialistes. Un colloque auquel a participé le député Benoît HAMON, qui défend un projet de loi pour faire reconnaître ce fléau comme maladie professionnelle.
La salle de conférences de la médiathèque était pleine à craquer, jeudi 1eroctobre pour le colloque organisé par l'association « Stop burn-out », si bien que de nombreuses personnes ont dû s'asseoir dans les travées des escaliers. Preuve que le sujet, qualifié bien souvent de mal du XXIe siècle intéresse les Commingeois. L'occasion pour eux d'entendre des spécialistes renommés mais également des témoignages bouleversants de personnes atteintes par le syndrome d'épuisement professionnel.
Jean-Paul a été cadre supérieur dans une grande entreprise. Spécialisé dans la gestion de projet, il travaillait énormément. « J'étais très impliqué. Mais j'ai validé un projet contraire à mes valeurs. Un projet non pérenne, financièrement aberrant. J'ai perdu le sens de mon travail et j'ai développé une forme de cynisme. Je décrochais des réunions, je me disais que c'était un mauvais passage. Mais c'était la goutte de trop ! En avril 2012, j'ai lâché prise. Ma survie, je la dois à ma rationalité qui fait que j'ai mis de côté l'affect », explique ce scientifique de formation. Les médecins diagnostiqueront un burn-out. Jean-Paul n'est pas le seul : « 3,2 millions de salariés Français sont potentiellement concernés par le syndrome de l’épuisement professionnel » a expliqué le député des Yvelines Benoît HAMON au moment de prendre la parole.
Travailler moins mais mieux
« Avec les nouvelles technologies, bon nombre de Français ne quittent pas le travail une fois qu'ils ont quitté le bureau. La pression qui est mise sur les salariés est de plus en plus forte », souligne l'ancien ministre, qui souhaite déposer au début de l'année 2016 une proposition de loi pour reconnaitre le burn-out comme une maladie professionnelle. Pourquoi ? « Parce qu'avec la reconnaissance, le burn-out sera pris en charge par les entreprises. Et ça change tout ! Si elles paient, elles seront incitées à avoir une organisation du travail qui prévienne le burn-out », veut croire Benoît HAMON. « C'est un fléau mais ça ne doit pas être une fatalité acquiesce Jean-Claude DELGENES, directeur du cabinet d'expertises Technologia. Le travail tend à coloniser toutes les autres sphères d'activités. Lorsqu'on est victime du syndrome d’épuisement professionnel, il y a des risques décuplés d'AVC, d'infarctus, de dé- pression. Dans le pire des cas, cela va jusqu'au suicide. Le défi c’est de pouvoir travailler moins mais mieux. Car quand on travaille trop, on travaille mal. Il faut lutter contre l'incitation au surengagement », estime le spécialiste.
Gabriel KENEDI